EnvArDA

Le projet EnvArDA (Environnement et Architecture à Delphes dans l’Antiquité) vise à étudier les stratégies d’aménagement de site et les innovations architecturales dans l’Antiquité dans un contexte de gestion de risques naturels récurrents. Le site archéologique de Delphes, soumis aux séismes et aux risques hydrogéologiques, constitue le laboratoire de cette étude.

Il s’agit d’un projet interdisciplinaire du laboratoire IRAMAT (porteuse du projet : Amélie Perrier), en collaboration avec l’Atelier numérique de la MSH Val-de-Loire, autour d’une équipe internationale de géologues et d’archéologues. Le projet est financé pour 2 ans par le dispositif régional APR IA 2021-Trampoline afin de préparer le dépôt d’un projet ANR

ENVARDA A.Perrier

Delphes, situé en Grèce centrale, abrite l’un des sites archéologiques les plus importants de Grèce, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987 : le sanctuaire d’Apollon, fréquenté pour son oracle par l’ensemble du monde grec pendant plus de dix siècles, entre le VIIe s. av. n.è. jusqu’au IVe s. de n.è. Delphes présente une situation architecturale exceptionnelle, mêlant des monuments construits avec des techniques et des matériaux locaux à des monuments importés dont l’architecture était la vitrine des cités ou des royaumes qui les avaient offerts au dieu. Cependant, le site, accroché à flanc de montagne, est situé dans une région soumise à d’importants risques hydrogéologiques et sismiques et a été de nombreuses fois victime de catastrophes naturelles destructrices.

Ce contexte géologique et environnemental a nécessité la mise en œuvre de stratégies d’aménagement et de construction adaptées. Le projet vise à étudier les techniques architecturales antiques (VIe-Ier s. av. n.è.) et leurs évolutions dans un contexte de gestion de risques naturels récurrents. De récents projets ont ouvert la voie à une approche globale et interdisciplinaire de la gestion des risques dans l’Antiquité, comme l’ANR RECAP, menée par H. Dessales sur le site de Pompéi. Cependant, jusqu’à présent, aucune étude archéologique complète des réponses apportées par les Anciens sur un site spécifique face aux catastrophes naturelles n’a été menée pour la Grèce antique. L’exemple de Delphes constitue un cas d’étude exceptionnel en raison de son importance historique, de sa situation géologique, de la qualité de préservation des vestiges et de son immense corpus épigraphique qui comprend notamment les comptes de construction des IVe et IIIe s. av. n.è.