Cette thématique concerne toutes les approches liées à l’histoire des techniques et des procédés d’obtention des matériaux et des produits, que seules des démarches interdisciplinaires intégrant archéologie, archéométrie et archéologie expérimentale peuvent nourrir.
Elles vont de la compréhension des processus de production par les arts du feu, intégrant la fouille des fours, foyers et ateliers, à la compréhension des espaces de production (organisation des chaînes de production) et des espaces de consommation, notamment les chantiers de construction (organisation et gestion de l’approvisionnement en matériaux). Les questionnements incluant la nature, la provenance et le remploi/recyclage des matériaux sont pleinement développés.
Pour ces problématiques, en synergie totale avec les données fournies par l’archéologie et l’étude des textes (exploitation des textes disponibles et recherche de nouveaux textes), les approches archéométriques permettent de saisir les processus physico-chimiques mis en jeu dans les différentes étapes des chaînes opératoires mais également d’évaluer la nature et la qualité des matériaux et des objets produits, et de mesurer les enjeux d’organisation technique, économique et sociale.
Ici encore les approches méthodologiques et notamment celle de modélisation numérique des conditions chimiques (températures, pression de gaz) et mécaniques sont d’une importance cruciale. Elles permettent donc in fine d’apprécier les gestes et les choix techniques, dans un processus interdisciplinaire d’exploitation des résultats.
Ces enjeux de modélisation phénoménologique s’ajoutent à ceux des grandes problématiques de l’histoire internaliste des techniques et sont traités de manière optimale au sein de l’UMR qui réunit tant des historiens et des archéologues spécialistes des techniques dans différents contextes chrono-culturels, que des chimistes, géologues et métallurgistes, capables de traiter de manière intégrée ces problématiques, et notamment :
● Approche diachronique et spatiale des techniques d’extraction, de production et de transformation des métaux ferreux et non ferreux, des verres, des pigments et des encres des manuscrits (Europe occidentale, Amérique du Sud, Afrique et Asie du Sud-Est, depuis la Protohistoire jusqu’à la période moderne) incluant la gestion des matières premières.
● Interaction entre les chaînes opératoires des différents matériaux : par exemple pour les matières premières de l’industrie verrière en lien avec la métallurgie : agents colorants et vitrifiants.
● Les transferts techniques entre aires culturelles et la question de l’innovation selon les aires géographiques et dans la diachronie.
● La qualité et l’appréhension des matériaux et des produits finis dans les sociétés du passé.
● Les techniques de construction (Égypte, Grèce, Empire Khmer, Moyen Âge gothique,…).
● Les techniques de monnayage, de gestion de la ressource monétaire (matérielle et financière : techniques de la comptabilité monétaire).
● Les techniques d’enluminure et des décors dans les manuscrits.
