Coins, dies, silver

Coins, Dies, Silver : For a new approach to the making of the Feudal period

Projet Le Studium Research Fellowship, 2017-2018, pour l’accueil durant une année en résidence à l’IRAMAT-CEB de Jens Christian Moesgaard, conservateur au Cabinet des Médailles au Musée du Danemark à Copenhague (chercheur hôte, M. Bompaire ; chercheur associé, G. Sarah)

Résumé du projet :
Nous vivons une période de tensions entre les structures politiques centrales et des forces centrifuges. Des mouvements de population entre continents marquent notre époque. Or, des phénomènes similaires se sont produits à maintes reprises au cours de l’histoire. Aux IXe-Xe siècles, l’empire carolingien se désintégra sous la pression de luttes internes et des attaques externes de la part des Vikings. Comment cela s’est-il passé ? L’émiettement de l’empire carolingien fut-il une rupture chaotique, ou bien un processus progressif ? Les réponses à ces questions nous fourniraient des parallèles historiques utiles. Mais nos connaissances sont lacunaires, car les documents écrits sont peu nombreux. En revanche, les monnaies furent fabriquées par millions, et des milliers subsistent encore aujourd’hui. Le monnayage nous informe sur l’organisation de l’Etat, ses institutions, ses ressources. Le projet « Monnaies, coins, argent : relire les débuts de la période féodale » examine la monnaie en Normandie après l’installation des Vikings. La méthode d’étude des coins qui ont frappé les monnaies et de la composition métallique permet de reconstituer la production de numéraire. La Normandie devint vite l’une des plus importantes principautés du Nord-Ouest de la France. Le monnayage normand était organisé selon la tradition franque, signe que les Vikings devenus Normands se sont vite intégrés dans la société franque. Si l’on examine également les monnayages d’Ile-de-France et du Centre-Val-de-Loire, on constate que les nouvelles principautés, construites sur les ruines de l’empire carolingien, présentent, elles aussi, des monnayages bien organisés. Ce projet d’étude du poids, de l’aloi et de la typologie permettrait de savoir si la production était continuelle et réglementée et de quantifier les bénéfices tirés par le prince par l’activité de fabrication monétaire. L’ensemble de ces données, replacées dans une perspective historique plus large, permettra de mettre à l’épreuve les hypothèses contradictoires d’une société chaotique ou d’une société bien organisée dans la continuité, apte à intégrer des éléments venus de l’extérieur.